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CHRONiQUES MUSiCALES

AUtRES

Sur son île,
dans ses pantoufles !

David Gilmour
On An Island
(2006)

 

Qui pouvait alors attendre quelque chose de ce Gilmour d'il y a quelques piges ? Pas moi en tout cas.

D'abord à cause de sa discographie solo (deux albums avant celui-ci) dont le niveau fut loin d'atteindre les sommets et de par les parutions Pink Floyd post-Waters peu convaincantes.

En plus, Gilmour est vieux. Ce n'est pas un reproche mais une constatation. Et dans le domaine du rock et ses environs, ce n'est pas forcément un avantage. On ne peut guère compter sur beaucoup d'enthousiasme, de spontanéité, de côté aventureux ou de pêche.

Mais j'ai quand même écouté cet album, Gilmour oblige.

Du coup, comme je n'attendais pas grand chose, je n'ai pas été déçu. Au contraire, j'y ai même trouvé quelques passages intéressants. Une certaine unité, une atmosphère un rien nostalgique... je n'ai pas dit soporifique.

Gilmour fait son truc sur son île et dans ses pantoufles. Il n'a rien à prouver. Nul besoin de complaisance pour vendre. Il fait ce qu'il aime sans doute. Et nous donne tout que ce qu'il peut donner. Sûrement en toute sincérité.

Quelques potes sont venus l'aider sans le déranger ni essayer de le bousculer. On y trouve, entre autres, Feu Wright de chez l'ex-Pink Floyd, Wyatt qui joue du cornet sur un titre, Crosby (il nous a quittés aussi) et Nash qui viennent faire quelques choeurs sur le beau et nostalgique "On An Island" et Manzanera appelé dans le livret "El magnifico". Mais on a du mal à s'en rendre compte ici. C'est normal, ce n'est pas son album solo.

Le livret intérieur est très documenté. Avec plein de détails. On sait tous les musiciens. Qui joue quoi. Qui fait quoi. Et avec les paroles bien sûr (qui ne sont pas de Gilmour). Et plein de jolies illustrations bien dans le ton de l'oeuvre.

On retrouve ici un peu le style de "The Division Bell" (voir ICI) de Pink Floyd (en plus intimiste), quelques réminiscences de titres de "Meddle" (voir ) ou "Obscured By Clouds" (ICI) et aussi le ton du premier album solo du old Gilmour dont tu peux lire quelques lignes en cliquant sur l'image sous cette chronique.

Au début, on a droit comme d'hab à l'instru floydien. C'est correct. Puis ça continue plutôt bien avec "On An Island", "The Blue" et "Take The Breath" un peu plus énervé. Les instrumentaux sont intéressants ("Then I Close My Eyes" sonne un peu post-rock) et les solos de guitare agréables, bien sûr.

Après, Gilmour insiste un peu trop sur le mélancolique dans quelques titres un peu mièvres. Et comme il n'a pas une voix qui bouleverse outre mesure et qu'il n'est pas forcément un as de la mélodie, ça s'embourbe un peu, gonflé de quelques violonnades qui n'arrangent pas les choses. Il s'essaie même dans le bluesy avec un poussif et mal nommé "This Heaven". Et à un moment dans "Smile", on a même l'impression d'écouter chanter McCartney. Fichtre !

En résumé, je dirai que cet album a une certaine ambiance. C'est assez sobre. Sans esbroufe. Souvent lent et plutôt intimiste. Avec quelques beaux passages et d'autres où ça s'essouffle un peu vite.

 

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LA CHRONiQUE D'UN AUtRE DiSQUE DE DAViD GiLMOUR
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David Gilmour
David Gilmour


... sans titres qui tuent !...